Le projet du CHU de Limoges porte sur la modernisation du site principal, comprenant après l’ouverture d’un bâtiment neuf (Dupuytren 2) en 2019 la réhabilitation de Dupuytren 1, site principal, l’extension de la réanimation et des soins critiques et la construction de bâtiments logistiques (unité centrale de production, blanchisserie, pharmacie à usage intérieur). Dans le cadre de la transition écologique, une rénovation complète de l’ensemble des façades de Dupuytren 1 est envisagée afin d’obtenir une enveloppe thermique performante. Il impacte un capacitaire à hauteur de 1 000 lits et places et concerne plus de 180 000 m2 SDO de surface.
Les projets des CHU ont comme facteur commun la nécessité de rationaliser les circuits de délivrance des soins, en prenant en compte les besoins des équipes, tant pour favoriser les dynamiques propices aux échanges entre services que les conditions de travail des personnels. À Limoges, la modernisation de Dupuytren 1 permet d’aménager des plateaux homogènes par mode de prise en charge (consultation, hospitalisation conventionnelle, hôpitaux de jour et de semaine…) en unité spécifique ou commune et dans une logique de pôle. Le projet décline une conception des circuits patients sécurisés et cohérents (urgences, patients externes, patients couchés programmés, visiteurs…).
Outre la modernisation bâtimentaire, le projet du CHU de Limoges s’inscrit dans le cadre d’un projet de réorganisation générale des services. Il s’agit au premier chef de prendre en compte des besoins spécifiques, médicaux (restructuration des urgences adultes, extension de la chirurgie ambulatoire, extension et modularité des soins critiques, extension de la gériatrie) mais aussi non médicaux (approvisionnement, restauration…). Le projet prévoit une évolutivité avec la possibilité de doubler des lits dans certaines chambres et la disponibilité de deux étages dont l’aménagement est prévu dans une deuxième tranche de travaux. Le projet favorise l’amélioration du confort hôtelier et la qualité des soins pour les patients par une augmentation du nombre de chambres individuelles et un rafraîchissement de l’air intérieur.
Le projet d’ensemble porté par le CHU de Saint-Etienne et soutenu par l’ARS concerne trois grands secteurs de son offre de soins. En psychiatrie, il a permis l’ouverture en avril 2022 d’un bâtiment neuf de 56 chambres accolé au bâtiment de psychiatrie existant sur son site Nord. En regroupant sur un même lieu géographique les unités d’hébergement de psychiatrie (une unité ado-préado et huit unités adultes), le projet doit améliorer les conditions d’hébergement, supprimer les chambres doubles et favoriser les synergies et les échanges entre les équipes. Le projet gériatrie du CHU vise quant à lui à libérer le site historique de la Charité, situé en centre-ville, et à regrouper l’ensemble des activités du CHU sur les deux sites principaux (Nord et Bellevue). Cet objectif permettra de regrouper sur le site de Bellevue des activités de gériatrie (USLD-CSG-SSR), avec pour bénéfices directs l’amélioration des conditions d’hébergement, en particulier la suppression des chambres doubles, tout en développant les synergies et les échanges entre les équipes. Le projet mère-enfant prévoit quant à lui la construction d’un bâtiment neuf en extension des bâtiments existants. Dans une première phase, il permettra d’installer dans le nouveau bâtiment une grande partie des services actuels (maternité, blocs gynéco-obstétriques, soins critiques et urgences pédiatriques…). Une fois ces déménagements effectués, la rénovation et la modernisation des bâtiments existant permettront le rapatriement du service de MPR pédiatrique actuellement situé sur le site de Bellevue et du service de chirurgie pédiatrique. Ils rejoindront ainsi le nouvel environnement pédiatrique complet du CHU.
Le CHU Amiens-Picardie procède actuellement au regroupement de ses activités autour d’un projet de modernisation globale de l’établissement. La population des Hauts-de-France bénéficiera ainsi, au terme de différentes étapes de construction et rénovation, dans un concept architectural modernisé, d’une offre de soins repensée, avec des consultations en RDC et des services d’hospitalisation répartis en trois plots d’environ 400 lits chacun (deux plots dans les bâtiments neufs et un plot dans le bâtiment réhabilité). Il sera également possible de recourir à un plateau technique récent particulièrement innovant sur deux étages en verticalité des services des urgences, de plus de chirurgie en ambulatoire et d’un niveau d’équipements de pointe garantissant les meilleures innovations aux patients. Enfin, une offre hôtelière de dernière génération et un standard de prestations et services seront proposés. La composition de cet ensemble immobilier traduit la volonté du CHU Amiens-Picardie de regrouper l’ensemble de ses activités médecine/chirurgie/obstétrique (MCO) autour d’un plateau médico-technique.
L’opération de modernisation phase 2 de l’hôpital Edouard-Herriot, site hospitalier majeur des Hospices civils de Lyon, relève directement de cette prévalence de la dimension organisationnelle dans les projets architecturaux, en tendant à faire le lien avec les fonctions universitaires des CHU. La poursuite de l’adaptation du modèle pavillonnaire, caractéristique du site dont la dimension patrimoniale historique est très forte, implique de passer d’une logique d’organisation des spécialités médicales et chirurgicales par pavillon à une logique regroupement des activités par modes de prise en charge ou typologies d’activité, pour une meilleure lisibilité des circuits patients : le projet prévoit ainsi de repositionner en entrée de site toutes les plateformes ambulatoires pour concentrer les secteurs d’hospitalisation autour du bâtiment médico-technique cœur du site.
Le projet porte également une dimension ambitieuse de campus permettant de mettre en avant les expertises cliniques et de recherche des équipes médicales du site, en interactions étroites avec l’université de Lyon située tout en proximité et avec les établissements de santé partenaires. Il emporte enfin un objectif de réinscription forte de l’hôpital dans son environnement urbain, avec des enjeux associés de végétalisation du site, de libération de l’emprise automobile et de promotion des mobilités douces, d’interactions renforcées avec son quartier.