Greffes de tissus ovariens
Le 4 novembre 2022, les équipes du CHU La Réunion ont pratiqué deux greffes de tissus ovariens pour permettre à deux patientes, rendues stériles suite à un traitement contre le cancer, de garder l’espoir d’avoir un enfant. Une première sur l’île.
Le traitement des cancers (chimiothérapie et radiothérapie) peut impacter la fertilité des femmes en détériorant leur fonction ovarienne. D’autres pathologies peuvent nécessiter des traitements qui altèrent de façon définitive la production d’ovocytes.Ces traitements peuvent exposer des jeunes femmes qui les reçoivent à une ménopause précoce, imposant la prise d’un traitement hormonal et une potentielle infertilité irréversible. Il est possible de préserver leur fertilité lors d’une consultation d’assistante médicale à la procréation (APM) au CHU de Saint-Pierre avant de débuter les traitements.
En 2019, avant de recevoir leur traitement, deux patientes prises en charge par le CHU ont été prélevées d’un ovaire. Âgées aujourd’hui de 28 et 33 ans, elles sont toutes deux guéries du cancer. Le 4 novembre 2022, elles ont bénéficié d’une autogreffe de tissu ovarien au CHU Sud, de façon mini-invasive, par cœlioscopie, afin de restaurer leur fonction ovarienne et retrouver l’espoir d’avoir un enfant. Elles seront suivies au centre d’AMP du CHU, avec une première évaluation de la réussite du greffon au 4e mois post-opératoire.
À La Réunion, les prélèvements de tissu ovarien en vue de cryoconservation sont effectués depuis 2013. La demande de ces deux patientes a lancé les premières autogreffes ovariennes à La Réunion, une technique d’une avancée majeure qui permet à des femmes de retrouver une fonction hormonale et l’espoir d’être mère. Il s’agit de regreffer à la patiente son propre tissu ovarien prélevé et congelé avant les traitements toxiques pour la fertilité.
Même s’il n’existe aucune garantie, en moyenne une femme sur trois devrait pouvoir débuter une grossesse après une autogreffe de tissu ovarien, et une femme sur quatre donnera naissance à un enfant.
Le CHU de La Réunion remercie le Pr Catherine Poirot et le Dr Anne Fortin qui ont pu se déplacer pour cette première grâce à un partenariat avec l’AP-HP. Il remercie également les équipes médicales de gynécologie obstétrique, la PMA et en particulier le Dr Flye Sainte-Marie et le Dr Tran.